Docteure en musique et sciences sociales et diplômée d'esthétique, Sarah Benhaïm a consacré sa thèse à l'étude de la musique noise et aux pratiques culturelles qui s'y rapportent, par le biais d'une approche interdisciplinaire mêlant musicologie, sociologie, esthétique et anthropologie. De l'usage du bruit au bricolage instrumental et électronique, de l'expérimentation ludique du jeu musical aux pratiques d'écoute physiques et expertes, de la valorisation de la singularité aux modalités d'organisation autogérées et autonomes, son travail entend questionner comment la musique noise et les pratiques sociales qui l’accompagnent nous interrogent sur nos manières conventionnelles d’appréhender ce qu’est la musique et même une « bonne » musique, la figure du musicien, les intermédiaires artistiques ou la scène du concert, à partir d’analyses musicales, d’archives de presse, d’enquêtes, de cartographies et d’une ethnographie menée au sein de la scène parisienne. Elle s'intéresse en particulier aux leviers pratiques et symboliques que constituent dans la construction du genre le bruit, l'expérimentation et le Do It Yourself (DIY), et leur résonance dans les pratiques contemporaines relevant des arts sonores et du hacking.

Après des cours de théorie de l'art et d'histoire du design délivrés en écoles d'art, elle enseigne actuellement en tant qu'ATER en musicologie (profil : musiques actuelles/musique et sciences humaines) à l'Université de Tours.

Elle est membre du comité de rédaction de la revue Transposition. Musique et sciences sociales et membre du collège d'experts de la commission Musique de la DRAC Ile-de-France.

Thèse (obtenue en 2018) : Aux marges du bruit. Une étude de la musique noise et du Do it Yourself (co-direction Esteban Buch et Philippe Le Guern). Thèse lauréate du Prix de thèse SHS de l'Université PSL en 2019