Directeur de thèse : ROGER PHILIPPE

Sujet de la thèse : L'avenir de la rhétorique, de l'élection de Paul Valéry au Collège de France à la mort de Roland Barthes

      La thèse étudie les retours successifs de la rhétorique dans le discours critique français de 1938 à 1980. Elle se propose d'interroger les rapports qui relient la réhabilitation de la rhétorique pendant la deuxième moitié du siècle (dont Barthes est considéré comme le principal responsable), aux deux précédents débats littéraires sur la rhétorique et son retour : le débat de la fin des années Trente sur la maladie du langage (qu'oppose Paulhan aux dénonciateurs du « pouvoir des mots »), et le débat qui s'impose, dans l'immédiat après-guerre, autour du retour à l'homme proposé par Brice Parrain, Camus et Ponge, que Sartre interprète comme un retour à l'ordre. La prise en compte des phénomènes de reprises permettra de corriger la thèse dominante selon laquelle la rhétorique théorisée et pratiquée dans les années 60 et 70 consiste essentiellement en un parti-pris théorique sur le langage et en une méthode de critique sociale. La rhétorique qui revient avec Barthes - ainsi que celle que favorisent, chacun à sa manière, Valéry, Paulhan ou Ponge – a été avant tout une manière de nommer et de penser « l'avenir de la littérature », l'avenir aussi bien des « Belles-lettres » que du métier d'écrire. Etudier les retours de la rhétorique dans la littérature du siècle passé, c'est alors se donner les outils pour penser aujourd'hui le rôle de la littérature parmi les sciences humaines et sociales et pour se demander, en ces temps de crise de l'écrit, quoi faire pour que l'écriture continue.