A la suite de l’enquête franco-hongroise sur la lecture conduite par Jacques Leenhardt et Pierre Jozsa à laquelle elle a collaboré (Lire la lecture, Le Sycomore, 1982, rééd. L’Harmattan,1999) et parallèlement à une réflexion méthodologique sur l’usage des témoignages à la première personne par les sciences sociales, Martine Burgos a orienté l’essentiel de son activité de recherche vers la sociologie de la lecture.

Dans les différentes enquêtes auxquelles elle a participé ou qu’elle a dirigées elle s’attache, dans une perspective comparatiste, à dégager les conditions culturelles et sociales de réception des textes comme production de significations  (notamment : enquête sur le lecteur européen, enquête franco-allemande sur l’interprétation du Grand Cahier d’Agota Kristof par des jeunes de l’enseignement professionnel, enquête franco-burkinabé sur la réception du Passeur de Lois Lowry). 

La question des sociabilités autour du livre et de la lecture constitue un autre thème majeur de son travail, ce qui l’a conduite à s’intéresser à des manifestations comme le Goncourt des Lycéens, le Festival du Premier Roman de Chambéry ou le Prix du Livre Inter et, plus récemment, à s’interroger sur les raisons du développement spectaculaire, en France, de la lecture à voix haute.

Ses travaux sur les usages et les pratiques de lecture des adolescents et des enfants (suivi d’un comité  de jeunes lecteurs dans une bibliothèque du 19° arrondissement de Paris, actions d’éveil à la lecture auprès d’enfants de milieux populaires dans le nord, pratiques des petits en section jeunesse dans deux médiathèques du réseau d’une ville nouvelle de la région parisienne) l’amènent à intervenir régulièrement dans des formations professionnelle en direction des bibliothécaires et des enseignants.

Martine Burgos a été membre du Bureau du Research Committe 38 « Biography and Society » de l’International Sociological Association (1991-1995) et membre de la commission « Bibliothèques » du Centre National du Livre (1996-1998). Après avoir enseigné à l’ENSSIB (Villeurbanne), elle intervient  depuis 2002 dans le cadre du DESS « Edition » et « Commercialisation du Livre » de l’université Paris 13-Villetaneuse ainsi que comme enseignante auprès des étudiants du master « Métiers du livre » de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (Liban).  
 

Martine BURGOS, publications (liste sélective)

« Sujet historique ou sujet fictif : le problème de l’histoire de vie », Information sur les sciences humaines, SAGE, Londres et Beverly Hills, 18, 1, 1979, pp.27-43.

« L’émergence du romanesque dans les histoires de vie paysannes, analyse comparative de trois récits » in Sociétés paysannes et dépaysannisation, Rennes, 1980, pp.149-177.

« Un récit en creux », Revue des sciences humaines, tome LXIII, n°192, 1983, pp.73-90.

« La lecture comme pratique dialogique et son interprétation sociologique » in Privat, J.M. et Reuter, Y, Lectures et médiations culturelles, P.U.L., 1991, pp.41-58.

« Ces lecteurs sont-ils des lecteurs ? », Bulletin des Bibliothèques de France, Paris, t.37, n°1, 1992, pp.16-23.

« Lecteurs experts, lecteurs convers. De quelques lectures, en lycée professionnel et ailleurs », Pratiques, n°76, décembre 1992, pp.55-76.

« Le Goncourt des lycéens : vers une sociabilité littéraire ? », avec Jean-Marie Privat, in Lire en France aujourd’hui, Poulain, M. (dir), Editions du Cercle de la Librairie, 1993, pp.163-181.

« Des débats de lecture », Argos, n°12, avril 1994, pp.63-66.

« Les jeunes et la lecture à risques », Libre Accès, n°12, septembre 1995, pp.13-23.

« Modèle et contre-modèle de lecture adolescente : entrer dans l’histoire, se faire prendre au discours » in Les adolescents et la lecture, Goffard, S., Lorant-Jolly, A. (dir), C.R.D.P. de l’Académie de Créteil, 1995, pp.121-131.

« Les débats de lecture : pratiques d’appropriation ou construction dialogique des textes? » inPour une lecture littéraire 2, Dufays, J-L, Gemenne, L., Ledur, D. (dir), Bruxelles, DeBoeck-Duculot, 1996, pp.265-271.

Sociabilités du livre et communautés de lecteurs, trois études sur la sociabilité du livre, avec Christophe Evans et Esteban Buch, B.P.I., Etudes et Recherche, 1996, 290 p.

« The child and the bee : nature and nurture in four life stories » in Marianne Gullestad (éd), Imagined childhoods, Self and society in autobiographical accounts, Scandinavian University Press, 1996, pp.119-135.

« Le choix du Passeur, prolégomènes à une enquête comparative de réception auprès de jeunes lecteurs en France et au Burkina Faso », Lecture-jeunesse, Juillet 1997, pp.22-26.

« Le jury du prix du Livre Inter, portraits de lecteurs », avec Martine Poulain, Bulletin des Bibliothèques de France, 1998, n°5; pp.81-88.

« Lectures sur table : un comité de lecteurs dans une bibliothèque jeunesse », Lecture-Jeune, n°92, décembre 1999, pp.30-36.

« Sociabilités de classe, sociabilités littéraires » in Lire et écrire avec le Goncourt des Lycéens, Collection Lettres ouvertes, CRDP de Bretagne, 2000, pp.63-68.

«Droits d’usages. Les usagers non-inscrits des bibliothèques municipales », Les bibliothèques municipales et leurs publics, pratiques ordinaires de la culture, avec Claude Poissenot, Jean-Marie Privat, Bpi, Etudes et recherches, 2001, pp.81-286.

« Naissance d’un comité de lecteurs dans une bibliothèque jeunesse : un récit de fondation et ses variantes », Les Actes de Lecture, n°79, septembre 2002, pp.28-35.

« Âge tendre, âge de raison : grandir en section jeunesse » in Des jeunes et des bibliothèques, Bpi/Centre Pompidou, 2003, pp.127-184.

« Fatigues de l’entretien », Marges du Dialogue, Revue des Sciences Humaines, 1/2004, pp.149-162.

Action culturelle et lutte contre l’illettrisme, avec M-C. Bordeaux, Ch. Guinchard, Editions de L’Aube, 2005, 207 p.

« La pluralité interprétative, un idéal de sociabilité littéraire » in André Petitat (éd), La pluralité interprétative, Aspects théoriques et empiriques, L’Harmattan, 2010, pp.79-100.

« La lecture à voix haute : un rituel de partage » in Christophe Evans (éd.), Lectures et lecteurs à l’heure d’Internet, Editions du Cercle de la Libraire, 2011, pp.181-192.

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