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Séminaire collectif du CRAL, "La Torpeur de Ancêtres" (24/03/14)

Séminaire collectif du CRAL
Art et littérature : l'esthétique en question
24 mars 2014

Autour du livre
"La Torpeur de Ancêtres.
Juifs et Chrétiens dans la chapelle Sixtine" 
(éditions de l'EHESS)
de Giovanni Careri. 
Une discussion avec Bruno Nassim Aboudrar 
(Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

 

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Giovanni Careri (47 min 25 sec)
 

 

 Bruno Nassim Aboudrar (27 min 38 sec)
 

 

 Questions des audiences (37 min 42 sec)
 

 

A propos du livre : Parmi les milliers de personnages qui se pressent dans les fresques de la chapelle Sixtine, les Ancêtres du Christ, familles de vieux hommes fatigués et de femmes qui allaitent, situées en marge de la voûte, semblent être sans rapport avec le contexte héroïque de l’ensemble. Giovanni Careri scrute ces figures de l’altérité et son va-et-vient entre le cycle des Ancêtres et le Jugement dernier offre une interprétation nouvelle de l’ensemble des fresques de la chapelle.

Maintes fois soumise à l’analyse, la fresque du Jugement dernier de la chapelle Sixtine fait apparaître des éléments d’interprétation radicalement nouveaux si on la considère du point de vue de l’anthropologie de la ressemblance élaborée par saint Paul : la ressemblance de l’homme à Dieu est brisée dans la chute, réacquise à la résurrection par les élus et à jamais perdue pour les damnés, désormais ressemblants au démon. En marge du conflit des ressemblances qui donne sa forme et sa dynamique au Jugement et qui organise l’histoire de l’humanité, les familles desAncêtres se posent comme un reste, une marge à la fois externe et fondatrice de l’eschatologie chrétienne du salut. La pesanteur terrestre et la mélancolie qu’expriment les corps las des Ancêtres se révèlent, alors, des valeurs négatives nécessaires pour dessiner le bord extérieur d’un dispositif qui règle le rapport à une altérité hébraïque à la fois exclue et fondatrice, irréductible et nécessaire.

Au lieu de jonction entre cette fabrique visuelle de l’histoire de l’humanité toute entière et la construction d’une image de soi, Michel-Ange a introduit deux autoportraits dans les fresques de la Sixtine : le premier le montre en peau pendante des bras de saint Bartolomé, le deuxième, jusqu’ici ignoré, le situe parmi les Ancêtres et fait apparaître comment la dénonciation de sa propre torpeur mélancolique, typique de sa poésie, a pu acquérir l’aspect du juif qui « s’obstine » à retarder sa conversion.

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