Titre de la thèse (provisoire) : Où atterrir ? Déterrestrations et poétiques reterrestrantes dans les œuvres de Patrick Chamoiseau, J.M.G. Le Clézio et Kossi Efoui : vers une transformation écopoétique des imaginaires de la terre à l'ère de Gaïa.    

Directrice de thèse : Marielle Macé (EHESS / CNRS) 

Co-directeur : Xavier Garnier (Paris III - Sorbonne Nouvelle)

Résumé : 

À la croisée des études postcoloniales et des humanités environnementales, notre projet  étudie la manière dont trois auteurs francophones contemporains – Patrick Chamoiseau, J.M.G. Le Clézio et Kossi Efoui – relient dans leurs œuvres les enjeux écologiques et la question des migrations et mobilités terrestres. Les crises écologique et migratoire sont en effet les deux grands écueils de l’habitation contemporaine, et se nouent aujourd’hui d’une manière inédite, tant l’instabilité de notre sol est devenue avec les bouleversements environnementaux une condition partagée, entraînant tous les vivants dans la recherche d’une terre où atterrir, c’est-à-dire de façons plus durables et plus hospitalières de se rapporter à la terre et ses habitants. Il s’agira alors d’analyser comment nos textes travaillent formellement et éclairent dans ses ressorts politiques, anthropologiques, philosophiques et historiques, la déterrestration des vivants dans un monde abîmé, soit à la fois le mouvement par lequel l’Occident moderne s’est peu à peu soustrait aux conditions d’habitabilité terrestre jusqu’à fonder une civilisation « hors-sol », et toutes les formes de déracinement et d’exil engendrées par ces manières violentes d’habiter la terre. Il importera en retour de montrer comment nos auteurs inventent une poétique reterrestrante, participant à forger des imaginaires de la terre plus habitables et plus accueillants.

Au-delà des mobilités humaines, notre travail se penchera sur la peinture par nos textes des migrations animales et végétales, afin de questionner ce que, ressaisies par l’imagination littéraire, elles peuvent avoir à nous dire de nos propres migrations, et de nous demander en quoi elles peuvent transformer notre perception du phénomène migratoire. Il s’attachera encore à sonder les racines historiques des crises écologique et migratoire, analysant de quelles façons nos auteurs dépeignent les migrations coloniales (y compris du point de vue des cales des bateaux négriers) et éclairent comment elles ont contribué à cristalliser des manières de se déplacer, de se rapporter à la terre et à l’ « autre » (humain ou non-humain) dont nous héritons aujourd’hui.

Communications (colloques, journées d'études, séminaires) : 

- Intervention dans le séminaire de Xavier Garnier, "Écopoétiques postcoloniales", Paris III - Sorbonne Nouvelle (04/02/2020)

- Intervention dans le séminaire de Marielle Macé, "Des oiseaux, des poètes - le chant abîmé de l'anthropocène" (30/01/2020)

- Intervention sur Donna Haraway dans le cadre du collectif Penser d'ailleurs (06/03/2019) 

- "Les études littéraires et cinématographiques au cœur des mutations écologiques : éco-critique ou éco-poétique ?", EHESS (03/02/2020). 

- "Critique vitale, vitalité de la critique", Entretien avec Marielle Macé, École Normale Supérieure,  04/03/2019. 


Autres activités universitaires :

- Membre du collectif ZoneZadir 
- Membre du collectif Penser d'ailleurs
- Co-organisatrice de l'atelier doctorant.e.s "lecture et écriture en humanités environnementales" (EHESS) 

Parcours universitaire : 

- Doctorante à l'EHESS (CRAL) 

- Agrégée de Lettres Modernes 

-  Master en Littérature française (Paris IV - Sorbonne)
Sujets des mémoires : 
"L'éclosion chez Colette : un monde, une poétique, une éthique", sous la direction de Jean-François Louette.
"Les visages de la honte dans les tragédies de Racine", sous la direction de Parick Dandrey. 

- Lectrice à l'Université de Boston College (Boston, États-Unis) 

- Élève à l'Ecole Normale Supérieure (ENS Ulm – A/L 2013)

- Classe Préparatoire Littéraire A/L (Lycée Henri IV)