Archives |

Conventions et projets

Arts et artistes universels

« Concepts clés dans l’âge de la mondialisation - Arts et artistes universels » « Key Concepts in the Age of Crossing Boundaries - Universal Arts and Artists »

  • Responsable du projet : Yolaine Escande (CRAL) et Johanna Liu Ch’ien-Mei (membre associé CRAL, université de Toronto)

Participants :

Participants :Yolaine Escande (DR, CRAL), Johanna Liu (Prof., University of Toronto), Jean-Marie Schaeffer (DR-DE, CRAL), Vincent Shen (Chair Prof., University of Toronto), Esteban Buch (DE, CRAL), Huang Kuan-Min (Researcher, Academia Sinica), François Flahault (DR, CRAL), Lin Chi-Ming (Associate Prof., IGRAA), Philippe Roussin (DR, CRAL), Lin Chi-Ming (Associate Prof., NTUE), Wang Wen-sheng (Prof., Taiwan National Cheng-chih University), Tsai Ming-che (Prof., Taipei Soochow University), Christoph Chang (Prof., Taipei Soochow University), Liu Yuan-tsun (Prof., Taipei Soochow University), Gong Jow Jiun (Professor, TNNUA), Fabian Heubel (Researcher, Academia Sinica), Rong Bin (doctorante, CRAL), Hong Wai (doctorante (CRAL), Francette Delaleu (doctorante, CRAL), Lin Shu-wen (doctorante, IPAA), Chao Mao-lin (doctorant, IPAA)

(Le PAA étant de fait déjà devenu un groupe de recherche inter-universités de Taiwan, son acronyme a été changé : il s’agit aujourd’hui du IPAA-International Project on Arts and Aesthetics).

Présentation

Ce programme fait suite à l’opération « Key Concepts in the Age of Crossing-Boundaries » qui portait sur la question du « loisir », soutenu par l’ANR (2006-2010) et qui engageait une collaboration internationale sur trois continents (Asie, Amérique du Nord, Europe) et entre trois institutions (CRAL, PAA et Univ. of Toronto) à l’initiative du CRAL.

L’objet de ce programme, également en collaboration internationale et sur trois continents, ne sera pas d’étudier simplement les formes esthétiques et artistiques qui se manifestent dans la mondialisation à partir de l’opposition entre local et global, ni même de nous en tenir à la glocalisation, mais d’analyser les nouveaux « horizons », les espaces qui apparaissent en raison des emprunts, mélanges et interactions entre les arts, dans les nouvelles formes et appréciations esthétiques, dans les domaines de recherche, etc., et de voir comment dans notre vie de tous les jours nous sommes à notre tour modelés et transformés par ces interactions.

Nos recherches ont commencé en 2000 en partant de la question des rencontres et des différences culturelles, perçues notamment à travers l’art cinématographique (programme APN « Arts chinois et esthétique occidentale », 2000-2004, colloque « Art cinématographique et différences culturelles », 2002). La réflexion avait pour point de départ l’étude des arts spécifiques dans une culture donnée pour déterminer comment des conceptions hétérogènes parvenaient à se rencontrer et à communiquer. Par la suite, nous nous sommes penchés sur les frontières de l’art et de l’esthétique (2004-2008), sur les domaines de rencontre et limites entre non seulement les arts, mais aussi les domaines de pensées et sur les quiproquos culturels suscités par ces confrontations (voir l’ouvrage collectif Frontières de l’art, frontières de l’esthétique, Paris, You-Feng, 2008). Notre réflexion s’est ensuite engagée sur les interactions entre les arts et entre les champs de recherche, avec la conception des « crossing boundaries » dans l’âge de la mondialisation (2006-2010).

Arrivés à ce point, la recherche a permis de montrer que la réalité des acteurs dans les domaines de la culture et des arts devance les théories les plus avant-gardistes : par exemple, les artistes les plus « populaires » et couramment appréciés sous toutes les latitudes, tels le sculpteur Anish Kapoor, l’écrivain Salman Rushdie, les cinéastes Ang Lee ou John Woo, l’architecte Pei Ieoh-Ming, le graphiste Kenya Hara, etc., sont précisément des personnalités qui ont su emprunter à de nombreuses cultures différentes les ingrédients de leur propre créativité. Ces personnalités et leurs œuvres sont appréciées aussi bien en Europe qu’en Asie, ou en Amérique. La démarche ne peut alors se contenter de l’étude de la pensée d’un créateur à l’aune d’une aire culturelle, confrontée à celle d’autres aires culturelles. Ni même se cantonner à un questionnement sur l’inter-traductibilité entre les arts et les formes culturelles. Plus profondément, leur démarche et leur créativité nous obligent à réinterroger la validité des catégories habituelles d’appréciation et d’évaluation de l’art, mais également des discours sur l’art ou sur l’esthétique.

La réflexion concernant l’interculturalité porte en effet en général sur les domaines liés aux questions post-coloniales, trans-nationales et sur celles qui concernent les diasporas culturelles, l’exil, l’hybridité, etc. Elles sont le plus souvent attachées aux études concernant les problèmes identitaires. Ce sont les théories du chercheur Homi Bhabha sur l’art « interstitiel », terme apparu dans les années 1990, qui ont soulevé ces interrogations, et qui portaient à l’origine sur les œuvres qui ne peuvent pas être classifiées dans des catégories prédéterminées. Le présent projet abordera cette question non du point de vue des études post-coloniales, mais de ceux de l’anthropologie et de la philosophie esthétique et artistique, en interrogeant même les catégories habituelles de ces domaines de recherche.

Le programme, à partir de l’étude de cas précis et concrets, consistera à analyser les modalités des représentations au sens large impliquées par ces formes nouvelles de création, mais aussi à considérer les possibilités ou impossibilités de transmission de ces arts et nouvelles formes de création.

Le projet de recherche se développera en deux axes

Projet collectif

  • Le séminaire « La nouvelle figure de l’artiste universel » (responsables : Yolaine Escande et Denis Vidal)  qui a lieu dans le cadre des activités du CRAL relevant du GDRI « Anthropologie et histoire des arts » à vocation à se développer dans le cadre de ce nouveau programme.

Projets individuels au sein de ce programme collectif

  • Hong Wai : « Le problème de la modernisation de la peinture chinoise au XXe siècle à partir du cas de Wu Guanzhong (1919-) », (EHESS, dir. Y. Escande). La recherche porte sur l’art chinois contemporain à travers l’étude de Wu Guanzhong, sans doute l’artiste chinois le plus connu actuellement en Chine, et la figure pour les Chinois de l’intégration entre théories et pratiques chinoises et européennes. En 2007, publication de la traduction par Mlle Hong Wai des textes théoriques de Wu Guanzhong, (éd. de la Différence, Paris, mai 2007).

  • Rong Bin : « Une esthétique de la vie pratique au travers de la calligraphie chinoise : étude comparative entre l’esthétique pragmatiste et la pensée esthétique chinoise » (EHESS, dir. Y. Escande). Cette étude procède à partir de l’analyse des textes théoriques chinois sur l’esthétique moderne et contemporaine à travers la pratique concrète de l’art chinois de l’écriture. Elle confronte ainsi à la fois théorie et pratique, mais également les conceptions chinoises et occidentales qui y sont liées, ainsi que leurs interactions, frictions et contradictions.

  • Francette Delaleu : « La calligraphie japonaise face à la modernisation » (EHESS, dir. Y. Escande). Cette recherche porte sur la question des avant-gardes japonaises du XXe siècle, sur la totale réinvention des formes et de la pratique calligraphiques suscitée par l’intégration des théories et pratiques venues de l’Occident au Japon.

  • Yolaine Escande : « Un lettré dans la modernité --- recherche sur l’artiste et théoricien contemporain Hiung Ping-Ming ». La réflexion portera sur un penseur et artiste français d’origine chinoise du XXe siècle dont l’œuvre écrite ou sculpturale, forgée en Occident et empruntant tant à la Chine qu’à l’Europe, a profondément influencé la création contemporaine chinoise.

CRAL
96, bd Raspail - 75006 Paris
Tél. : +33 (0)1 53 63 56 23
Fax : +33 (0)1 53 63 56 21
cral@ehess.fr

Page Facebook

Chaîne YouTube